Souvenirs du début de saison

Lundi 30 mai 2021 : Petite reprise printanière
Un second, puis un troisième confinement plus tard, l’étau sanitaire se dessert un peu en ce printemps 2021. Petit à petit nous pouvons reprendre des activités normales, grâce aux gestes barrière, à la distanciation physique et aux vaccins que les uns et les autres arrivent bonnant-mallant à se faire injecter. Nous ne sommes pas totalement sortie de la panade, mais le rythme des contaminations décroît et les entrées hospitalières diminuent elles aussi de manière significative.
Le printemps est aussi signe de la reprise des sorties en mer sur le Calypso III et des plongés en baie de Saint Malo. Déjà quelques escapades ont été organisées par les moniteurs du CSCE ; reprise en mains du bateau, test du matériel, premières bulles des Niveaux I et II. Bref, les habitudes se reprennent doucement en comité restreint.
Ce Lundi de Pentecôte s’annonce pour le moins bien agréable. La météo de ce mois de mai a été plutôt clémente, avec un beau soleil et des températures agréables. Il a bien plu un peu, mais rien de bien méchant et la terre en avait bien besoin après un hiver relativement doux et sec.
Lionel nous propose une plongée à Bec Fer en marée haute, coté Large pour être mieux protégé de la houle. Il est vrai que le vent souffle un peu et que la mer clapote légèrement. Nous arrivons sur zone et un autre club du secteur nous rejoint dans l’anse des Haies de la Conché. La houle est bien au rendez-vous et la mer est assez haute. Il n’y a plus de roche pour nous protéger du vent et des vagues. Les pilote et Directeur de Plongée décident de ne pas prendre de risque et de mouiller un peu à l’écart du tombant. Nous faisons un premier passage pour bien repérer la zone d’ancrage, puis un second pour mouiller. Problème, malgré plusieurs tentatives, le guindeau est en panne et ne veut ni descendre ni remonter la chaine. Impossible de rester sur le site dans ces conditions. Nous décidons de trouver un secteur plus protégé où le Calypso III peut s’amarrer sur une bouée ; direction le Fort de la Conché à seulement quelques distances de là.
Arrivée au pied de l’îlot, nous profitons du calme des lieux, la mer est moins agitée et le vent est atténué grâce à l’imposante forteresse qui nous surplombe. Rapidement nous nous préparons et les palanquées sont formées. Mise à l’eau après un briefing et les mises en garde d’usage. Attention à ne pas s’éloigner trop loin des roches protectrices du fort, car le courant peut surprendre et nous emporter vers la cote, ne pas tenter de faire le tour du fort, car la sécurité surface ne pourra pas voir s’il y a un problème... Beaucoup d’entre nous connaissons déjà bien le site et ses difficultés. Nous nous mettons donc à l’eau en sécurité. Le fond est sablonneux avec une visibilité assez moyenne. La houle remue les particules qui ne laissent que 3 à 4 mètres de visibilité. Pour cette reprise nous y allons tranquillement avec le tombant du fort à main gauche. La vie est au rendez-vous, mais discrète : un petit homard, deux araignées à peine mangeables de par leur taille, une raie torpille dans la roche, puis en pleine eau...
Le courant commence à se lever et il est temps de revenir au mouillage. Comme de bien entendu Joël et moi ne retrouvons pas le bloc de béton qui sert d’ancrage à la chaine fixe du fort. Après quelques minutes d’hésitation, nous préférons jouer la sécurité et prendre la direction du fort pour remonter le long de la roche et revenir au bateau en capelé. Nous faisons surface au pied de l’escalier menant à la porte du fort, avant de revenir au bateau à moitié essoufflé. La dernière palanquée remonte en surface alors que la renverse est déjà bien engagée. Le courant est de la partie et rapidement le palmage sportif des deux compères n’est pas suffisant pour rejointe le Calypso III. Un bout leur est lancé pour que nous puissions rapidement les tracter à bord. Il en est fallu de peu avant que nous les repêchions en pleine mer, entre la Conché et l’Ile de Cézembre.
Une fois à bord, nous profitons du beau temps pour nous réchauffer et boire du thé et café sortis des thermos bienfaiteurs. Petite reprise et grande envie de recommencer nos sorties malouines.
 
Samedi 19 juin 2021 : Une épave introuvable
Luc nous propose aujourd’hui une sortie pour les jeunes plongeurs en formation Niveau I sur le site de l’épave du Garibaldi. Il reste quelques places libres sur le Calpyso III, nous sommes donc plusieurs anciens à profiter de cette plongée inhabituelle.
Le temps est maussade en ce samedi, mais bon qu’importe pourvu que le plaisir sous-marin soit au rendez-vous. La navigation jusqu’au site de plongée est tranquille par le grand chenal, direction le phare du Grand Jardin. Nous mouillons l’ancre sur la tête de roche et nous mettons à l’eau rapidement après le briefing de Luc et les explications de Gérard qui y a fait une expédition de fouille lorsqu’il était plus jeune. Sur un fond sableux, nous faisons le tour de la tête rocheuse en prenant garde de rester à l’abri du courant. Gérard prend quelques photos de la faune locale (seiches, vieilles, étrilles, dormeurs, rousette). Premier tour du cailloux, mais pas de vue sur l’épave du Garibaldi dont on nous a tant parlé. On refait un second tour en sens inverse. Idem, pas de trace de l’épave. Une petite escapade sur le sable, avant de revenir au mouillage et remonter en surface après 48 minutes sous l’eau.
Narrant notre mésaventure, les autres palanquées nous indiquent que nous sommes passés juste à coté de l’épave, mais qu’elle n’est pas aussi imposante que le Fetlar ou la Walter. Il s’agit d’une sorte de péniche datant du début du XXième siècle en provenance des carrières d’ardoises d’Angers et à destination de l’Angleterre. Les reste du navire affleurent à peine du sable et sont surtout visibles grâce aux rangées d’ardoises assez significatives.
Dommage que nous n’ayons pas pu nous rendre compte par nous-même de l’intérêt historique de cette épave. Nous avons toutefois profités d’une eau assez douce pour la saison avec un bon 16°c et une visibilité de 6 à 7 mètres qui n’est pas si fréquente en Manche. Maintenant que nous avons les bonnes explications sur cette épave, nous pourrons plus facilement à retrouver la prochaine fois que nous mouillerons sur ce site.
 
Dimanche 27 juin 2021 : Nerput Sud Est, une Première !
Une fois n’est pas coutume, nous partons du port des Bas Sablons dès potron-minet sous un ciel chargé et après plusieurs jours de grosses pluie bien drues. Le temps est incertain, malgré que la météo nous signale une éclaircie pour la journée. Luc qui n’était pas inscrit pour la sortie nous rejoint juste avant de départ et se propose d’assurer la sécurité surface. Cela nous permettra de ne faire qu’un seul tour et de rentrer au port plus rapidement.
Comme il s’agit d’une sortie Niveau I, le DP et le pilote s’interroge sur le site à rejoindre : La Basse Poulverre, La Basse Chrétienne ou un site moins connus de tous, Nerput Sud Est. Après de rapides calculs sur le coefficient de marée, la hauteur des roches et les possibilités de courant, il est décidé de mouiller sur la tête de roche de Nerput Sud Est, juste à quelques encablures de la bouée Cardinale. Le temps tourne au beau, le vent est nul et le soleil commence à briller. La plongée s’annonce de bons augures !
Une fois les palanquées constituées, nous nous préparons rapidement car le courant est faible et semble s’estomper un peu avant l’heure de l’étale. Daniel nous explique le site et nous donne les paramètres de plongée. La mise à l’eau est tranquille et le jus est totalement nul. L’ancre est posée sur la tête de roche vers 17 mètres, un peu emberlicoté sur une sorte d’éperon. Sylvain et moi la décrochons afin de ne pas avoir de soucis pour la remonté à bord une fois la plongée terminée. Une fois cela réalisé, nous tombons de suite sur un énorme homard caché dans son trou, puis un second, un dormeur et un second. Le tour du sec nous permet de trouver homards, dormeurs, étrilles, gallatés, bancs de tacauds juvéniles, de belles vieilles, quelques lieux ; toute une faune bien de chez nous. Après quelques minutes le long du petit tombant, nous prenons la direction du sable sur quelques mètres. Pas grand-chose à voir malgré la visibilité assez bonne de 5 ou 6 mètres. Sur le retour, nous tombons sur une raie de grande taille de 6.0 à 80 cm de long sur 50 cm de large. Elle est toute nervurée dans une nuance de gris très esthétique. De retour au rocher, nous trouvons une seconde raie de plus petite taille.
Après 40 minutes sur un fond de 22 à 23 mètres, nous décidons de revenir au mouillage et prendre le chemin de la surface. Nos ordinateurs nous annoncent des paliers de décompression entre 4 et 5 minutes à 3 mètres. Nous sommes un peu surpris de cette situation qui reste assez rare en baie de Saint Malo. Mais la sécurité prime avant tout et nous attendons patiemment que les minutes défilent avant de faire surface. Nous profitons du palier pour apprécier l’exercice de lâcher de parachute d’un des apprentis Niveau I. Restons pudique ! L’exercice devra être renouvelé car pour le moment, le résultat n’est pas hyper-probant.
50 minutes de plongée dans une eau à 16°c, sous un soleil inespéré et une mer d’huile. Que pourrait-on demander de plus ?
Thomas
 

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