La Première de l’Année, sous un timide soleil d’hiver !

Dimanche 5 Janvier 2020 : La Première de l’Année, sous un timide soleil d’hiver !

Voilà des semaines, pour ne pas dire des mois que nous attendons ce jour. L’automne est passé et le début de l’hiver est arrivé avec leurs lots de grosses pluies, de coups de vents et de tempêtes. Les rares opportunités de sorties en mer du Calypso III n’ont pu être concrétisées faute de pilote, de plongeurs ou d’encadrant. Nous voilà donc en ce début d’année 2020 avec toutes les bonnes conditions pour enfin reprendre le chemin de la mer et de ses mystères sous-marins.

Les agapes des fêtes de fin d’année sont à peine dernière nous. En ce dimanche poste Nouvel An, les reliquats des dindes, chapons, homards, Saint Jacques, Saumon fumé, buches et alcools en tous genres sont encore sur les tables ou dans les frigos. Les galettes de roi et autres brioches aux fruits confits commencent à faire la fortune des boulangers et la joie des petits collectionneurs de fèves. Que cela ne tienne, nous ne nous résoudrons pas à nous astreindre ce premier repas dominical de l’année. Sur l’invitation de Lionel, nous préférons rejoindre les pontons du port des Bas Sablons de Saint Malo pour notre première plongée hivernale 2020.

Rendez-vous est donné directement au bateau pour un départ, marée montante, à 10h30. Les anciens arrivent avec un peu d’avance pour profiter du calme et installer leurs équipements dans la quiétude du petit matin. Nous découvrons aussi le nouvel emplacement d’amarrage du Calypso III, situé juste au pied de la rampe d’accès au ponton fraichement installé par les responsables du port. Position idéale pour les plongeurs lourdement chargés, cette nouvelle place de stationnement est large et bénéficie d’un espace de déambulation inédit et très confortable. Nos pilotes auront à s’habituer aux manœuvres pour entrer et sortir de cette place, en faisant bien attention à ne pas taper le ponton lors de leur marche arrière, à la visibilité un peu aléatoire.

Pour compléter les planquées, nous embarquons à notre bord des plongeurs du club de Vitrée et de Fougères. Le bateau est complet et cela fait plaisir à voir.

Le temps en ce dimanche de janvier est idéal pour une plongée de reprise : mer calme, peu de vent, température assez douce et une promesse de soleil pour le début d’après-midi. Bref, une belle journée d’hiver ! Notre pilote hésite entre deux sites de plongée. Après un rapide échange avec certains, il est décidé de privilégier la direction du Fetlar, plutôt que celle de la Saint Serventine. Direction l’ile de Cézembre. Mise à part un ou deux voiliers sortant du port, nous sommes bien seul sur la mer, mais qu’à cela ne tienne, nous n’attendions personne pour nous accompagner. La navigation est assez rapide et ne comporte pas de difficulté particulière. Dans un premier temps sortie du port, cap en direction du chenal et la porte du Grand Jardin ; puis tribord toute jusqu’à l’extrémité de l’ile de Cézembre où nous pourrons mouiller l’ancre sur l’épave du Fetlar. La première partie du voyage se passe sans soucis et nous arrivons en quelques dizaines de minutes sur zone. Etant en période d’hivernage, le mouillage Fédéral permettant de repérer rapidement le site de plongée, a été retiré. Il nous faut trouver l’épave à l’ancienne et au sondeur. Les amères repérés par Bernard, Joël et Lionel facilitent le positionnement du bateau juste au-dessus de l’épave. Le sondeur confirme que nous sommes bien au bon endroit et nous mouillons l’ancre en plein milieu du pont ; bravo les artistes ! Pour sécuriser les descentes et remontées, un bout est fixé d’un coté à la chaine et de l’autre à la poupe du bateau. Les plongeurs pourront s’y déhaler et ainsi éviter un essoufflement malheureux dès la surface.

Le courant de marée étant encore un peu présent, nous profitons des minutes qui nous séparent de l’étale pour préparer nos équipements et contrôler que tout fonctionne correctement (éclairage, appareil photo...). A l’heure dite, nous nous mettons à l’eau. Elle est fraiche (entre 11 et 9°c selon les ordinateurs) avec une visibilité pas trop médiocre pour la saison (environ 2 à 3 mètres). Descente rapide vers le Fetlar. Un petit jus nous attend au fond, surtout à bâbord de l’épave ; nous en tiendrons compte durant notre plongée. Les consignes nous ayant été donnés de ne pas trop pénétrer dans les cales du bateau, nous commençons notre exploration par un tour extérieur de l’épave. Le spectacle est désolant ! Les dernières tempêtes ont encore plus abimées la coque que nous l’imaginions. Les tôles ont été arrachées du navire, des pans entiers du bastingage ont pliés et tombent sur le pont, des tuyaux et autres débris métalliques ont chus au sable... Une étape de désolation vient probablement d’être franchie pour cette épave mythique de la baie de Saint Malo. Dans les mois et les années à venir, nous verrons sans doute la coque s’ouvrir encore plus et le bateau partir en morceaux sous les coups de butoir des courants sous-marins ou des vagues de tempêtes.

Lors de nos pérégrinations, Gérard en profite pour photographier un magnifique homard caché dans un tuyau, ainsi qu’un dromie (une sorte de crabe tout rond, aux bouts de pinces rose et portant sur sa carapace une sorte de petite moquette rase de couleur verte kaki). Nous croisons quelques vieilles de belle taille et un peu pâlottes, ainsi qu’une araignée effrayée qui tente de fuir à notre arrivée. Déjà trente minutes d’immersion et nous touchons au bout des paramètres de plongée donnés par le DP avant notre mise à l’eau. Retour au mouillage et remontée doucement en surface après un palier de principe de 3 minutes à 3 mètres. 25 mètres, 35 minutes dans une eau à 9°c au fond, ce n’est pas si mal pour notre première plongée de l’année.

De retour sur le pont du Calypso III, une petite brise s’est levée. Elle nous invite à rapidement nous changer. Pulls et manteaux chauds sont les bienvenus pour tous. La convivialité étant l’apanage du CSCE, nous partageons le verre de l’amitié, les galettes de rois et les boissons chaudes apportés par tout le monde. Encore quelques abus et kilo qu’il faudra évacuer avant le printemps.

2020 commence sous de bons hospices, gageons que cette nouvelle année se poursuivre de la même manière !

Thomas
 

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