L’Automne a pointé son nez le week end dernier et la météo semble vouloir se conformer à la saison officielle. Le gris des nuages est venu cette semaine, ainsi qu’une pluie bienfaitrice pour la nature que beaucoup attendait depuis des semaines, voire des mois. Nous sommes en vive eau et un coup de vent est attendu pour la fin de journée avec force 4 par rafales. Demain dimanche ça devrait être plus fort encore, avec une belle houle et du vent poussant jusqu’à 7, ou 8. Vu la météo, les plongées de demain sont annulées. Personne ne prendra le risque de sortir en mer avec de telles prévisions.
Ce samedi matin, Bernard organise donc une plongée Handi et rendez-vous est prévu à la Cale du Naye à 11h30 pour un départ à 12h00 au plus tard. Il s’agit d’une plongée à marée basse sur un coefficient important, aussi il ne faut pas rater l’heure de la sortie du port et de son seuil à 1m30, faute de quoi nous resterons bloqués durant toute la marée de ce côté-ci du bassin. L’embarquement se déroule en deux temps. Le premier est géré depuis le bout du ponton où est désormais amarré le Calypso III. Avec les travaux en cours sur NOTRE ponton historique, le club bénéficie d’un emplacement situé tout au bout du plus long ponton du port. Il nous faut donc transporter tout notre matériel sur une distance d’au moins 100 à 150 mètres pour arriver jusqu’au bateau. Autant vous dire qu’on réfléchit à deux fois avant de faire le trajet et que l’on contrôle bien qu’on a rien oublié dans le coffre de sa voiture et ainsi éviter d’y revenir juste pour un masque ou une palme resté sur la plage arrière. Nous sommes une petite dizaine à avoir fait le choix d’embarquer de ce côté du port. Avec l’expérience, je pense que les prochaines fois nous serons moins nombreux, car l’exercice est quand même un peu usant, surtout la remontée du ponton en marée basse. Le reste de la troupe embarque du quai qui maintenant n’est plus qu’à une vingtaine de mètres de notre zone de stationnement.
La traversée est très rapide et il nous faut durant ce laps de temps mettre à l’eau l’annexe qui est désormais positionné sur le pont du bateau. La manœuvre n’est pas très compliquée, mais un peu galère quand même. Elle nécessite du muscle et de la coordination. Avec l’expérience, nous devrions nous y habituer et mieux la maitriser. L’avenir nous le dira.
Nous voilà donc parti pour un secteur de plongée abrité du vent et de la houle. Lionel et Bernard nous amènent vers Becfer, puis font le tour des haies de la Conchée en se dirigeant vers la Rimponière. Pour le vent, nous sommes bien à l’abri, mais pour la houle ce n’est pas ça. La mer est encore assez mouvante sur cette zone avec une amplitude d’environ 1 mètre ; trop pour la plongée du jour. Le site choisi sera donc celui de la Rimponière Nord, à une dizaine de mètres des rochers, dans une petite anse un peu protégée. Nous mouillons l’ancre sur un fond de 9 mètres environ. Bien accrochée dans les roches, le Calypso III ne bouge pas, malgré le vent et la douce agitation de la mer.
Nous sommes bien en avance sur l’heure de l’étale et pouvons prendre notre mal en patience. Chacun y va de son sandwich, de sa salade et de sa banane. Plus d’une heure à attendre que la marée se calme et que le courant en fasse de même. Enfin, nous nous préparons, les palanquées sont annoncées et nous nous mettons à l’eau. Le coup de vent de la semaine et les mouvements de la mer ont remués les particules ; l’eau est chargée et la visibilité assez réduite. Nous ne voyons pas à plus d’un mètre, voir 1,50 mètre. Pas que quoi alarmer des plongeurs habitués aux eaux de la Manche ; d’autant que la température est encore très agréable pour la période avec une eau à 19°c.
La plongée début par une exploration de la zone de mouillage vers les 9 mètres. Mais le ressac se fait sentir et nous ballote de droite et de gauche. On décide de descendre plus profond jusqu’au sable. Nous sommes à 14 mètres dans une eau encore bien chargée, mais moins mouvante et cela est tout de suite plus agréable. Pas grand-chose à voir, un petit congre sous une pierre, 3 homards cachés dans leur terrier, un belle crevette dans une toute petite faille de roche, deux ou trois vieilles tachetées. D’aucun nous indique avoir vu une belle seiche et avoir tenté de la prendre en photo. Une ligne de casiers à homards nous permet de retrouver facilement la zone de mouillage ; repère artificiel bien pratique dans les conditions de visibilité du jour. Plusieurs palanqués s’en sont d’ailleurs servi pour revenir au bateau dans de bonnes conditions. Certains ont tirés le parachute, histoire de se rappeler comment ça marche. L’exercice sera sans doute à refaire dans des conditions moins stressantes pour encore mieux maitriser l’enchainement des gestes et la ficelle qui s’entortille partout. Ca me rappelle ma propre sortie de parachute de cet été qui a fini par une remontée en surface, les palmes dans le bout, le détenteur et le masque entortillés avec la ficelle. Bref, pas terrible non plus. Enfin bon, c’est aussi comme cela que l’on apprend et que l’expérience se forge.
La remontée à bord se passe bien pour tout le monde. Nous nous changeons à l’abri du vent et prenons la mer tout doucement pour un retour au port à l’heure du seuil. En chemin, nous partageons café, vin rosé et cerises à la gnolle. Encore une belle après-midi passée en bonne compagnie des plongeurs du CSCE sous un timide soleil automnal.

Thomas